Lecture et plurilinguisme
Avant d’être transcrite ou écrite, la littérature a d’abord été orale.
On connaît l’immense gisement que sont les mythes, contes et légendes qui ont servi de support à la transmission de la parole depuis les débuts du langage. Pour le jeune enfant, le langage se construit aussi à partir de l’oral et de ses expériences de socialisation, avant de se prolonger vers l’écrit et le livre. Dans les pratiques langagières liées au livre, l’oral garde toujours une grande place. L’acte de lire ne va pas sans la parole qui l’accompagne : on parle à ses amis de ses dernières lectures par exemple. Avec les enfants, on s’approche du livre à l’oral : on commence à lire ou raconter à partir d’un livre, bien avant qu’ils ne puissent lire eux-mêmes de façon autonome.
Pour les parents qui ne parlent pas suffisamment la langue française et qui ne la lisent donc pas encore, il est nécessaire d’utiliser la langue de référence familiale pour « pratiquer » le livre. Cette langue de référence, c’est la langue qu’ils connaissent le mieux, c’est la langue qui sera le socle de tous les apprentissages scolaires, de la langue seconde puis des autres langues vivantes à l’école. La pratique de deux langues, dans une démarche plurilingue inclusive, est un enrichissement pour l’enfant et sa famille et favorise ainsi l’accès au récit et au livre. Concrètement, cette démarche nécessite de disposer de ressources audios en différentes langues, pour que le livre en langue française soit rendu accessible, quelles que soient les langues des parents. Cette démarche permet aux familles de se retrouver autour d’un même récit et d’un même livre, grâce aux langues qui ne sont alors plus des barrières, mais des clés qui ouvrent les portes des bibliothèques !
Une référence incontournable, le projet > « Sacs d’histoires » : documentaire 14 m