Les bienfaits et bénéfices de la lecture

Les bénéfices de la lecture sont nombreux, très diversifiés, et étayés scientifiquement.

Dans son ouvrage, Faites-les lire ! (Éditions du Seuil, 2024), le docteur et chercheur en neurosciences Michel Desmurget apporte les preuves de ces effets bénéfiques.

Avec son autorisation et celle des Éditions du Seuil nous reproduisons ci-dessous ses propos et certaines des références scientifiques qui soutiennent ses affirmations, telles qu’elles sont répertoriées dans les notes bibliographiques, pages 349 à 408 de Faites-les lire !

Silence, On Lit! remercie Michel Desmurget et les Éditions du Seuil.

– P. 92 « Il y a dans les livres infiniment plus de richesse lexicale et syntaxique que dans la quasi-totalité des répertoires oraux, notamment audiovisuels. »
39. Castles A. et al., « Ending the Reading Wars », Psychol Sci Public Interest, 19, 2018.
59. Lété B., « Building the mental lexicon by exposure to print », in Bonin P. (ed.), Mental lexicon, Nova Science Publisher, 2003.
63. Stanovich K. et al., « The Role of Inadequate Print Exposure as a Determinant of Reading Comprehension Problems », in Cornoldi C. et al. (eds.), Reading
comprehension difficulties : Processes and interventions, Erlbaum, 1996.
64. Cunningham A. et al., Book Smart, Oxford University Press, 2014.
65. Duursma E. et al., « Reading aloud to children », Arch Dis Child, 93, 2008.

– P. 99 « C’est l’étendue, la variété et la richesse des expériences de lecture des enfants qui, sans le moindre doute, jouent le rôle le plus important dans leur transition vers l’expertise. »
39. Castles A. et al., « Ending the Reading Wars », Psychol Sci Public Interest, 19, 2018.

– P. 115 « Le cerveau dispose, à travers la voie phonologique, d’un mécanisme “d’auto-apprentissage” grâce auquel, “ultimement, tout ce que le lecteur a à faire, ou presque (pour atteindre l’expertise), c’est lire.”
146. Cunningham A. et al., « Orthographic Processing in Models of Word Recognition », in Kamil M. et al. (eds.), Handbook of Reading Research, Vol. IV, Routledge, 2011.

– P. 133 Les albums de lecture partagée pour les petits et les tout-petits abritent une imposante richesse lexicale, très supérieure à celle des répertoires verbaux ordinaires. […] Il y a plus de mots rares dans les albums partagés (64/1000) que dans les conversations entre adultes (39/1000), les mots adressés par les adultes à leurs jeunes enfants (27/1000) et, plus globalement, le bain verbal auquel sont soumis ces derniers (37/1000). […] la suprématie du langage écrit ne concerne pas que le vocabulaire. Elle touche également la grammaire. “
216. Montag J.L., « Differences in sentence complexity in the text of children’s picture books and child-directed speech », First Lang, 39, 2019.
217. Montag J.L. et al., « Text exposure predicts spoken production of complex sentences in 8 – and 12-year-old children and adults », J Exp Psychol Gen, 144, 2015.
218. Cameron-Faulkner T. et al., « A comparison of book text and Child Directed Speech », First Lang, 33, 2013.
219. Roland D. et al., « Frequency of Basic English Grammatical Structures », J Mem Lang, 57, 2007.
220. Hsiao Y. et al., « The nature and frequency of relative clauses in the language children hear and the language children read », J Child Lang, 2022.
227. New B. et al., « Lexique 2 : a new French lexical database [version effectivement utilisée : lexique 3.83] », Behav Res Methods Instrum Comput, 36, 2004.

– P. 267 « … plus l’enfant lit, plus il a de chances d’acquérir une orthographe performante. […] le cerveau humain apprend inconsciemment l’orthographe des mots qu’il croise. »
2. Mol S.E. et al., « To read or not to read », Psychol Bull, 137, 2011.
35. Cunningham A. et al., « Orthographic Processing in Models of Word Recognition », in Kamil M. et al. (eds.), Handbook of Reading Research, Vol. IV, Routledge, 2011.
36. Krashen S., « We Acquire Vocabulary and Spelling by Reading », Mod Lang J, 73, 1989.
37. Li Y. et al., « A systematic review of orthographic learning via self-teaching », Educ Psychol, 58, 2023.

– P. 271 »… une heure de lecture plaisir est de loin préférable à trente minutes d’exercices répétitifs. »
36. Krashen S., « We Acquire Vocabulary and Spelling by Reading », Mod Lang J, 73, 1989.

-P. 275  » Les livres, principalement les livres de fiction, ont sur le développement du vocabulaire, de l’orthographe et des compétences en lecture un impact unanimement et fortement positif. »
Réf 19, 69-77
19. Sullivan A. et al., « Social inequalities in cognitive scores at age 16. CLS Working Paper 2013/10 », cls.ioe.ac.uk, 2013.
69. Torppa M. et al., « Leisure Reading (But Not Any Kind) and Reading Comprehension Support Each Other », Child Dev, 91, 2020.
70. Anderson R. et al., « Growth in Reading and How Children Spend Their Time Outside of School », Read Res Q, 23, 1988.
71. Jerrim J. et al., « Does it matter what children read ? », Oxf Rev Educ, 46, 2020.
72. Jerrim J. et al., « The link between fiction and teenagers’ reading skills », Br Educ Res J, 45, 2019.
73. McGeown S. et al., « Exploring the relationship between adolescent’s reading skills, reading motivation and reading habits », Read Writ, 28, 2015.
74. OECD, Pisa 2009 Results, Vol. III, oecd.org, 2010.
75. Spear-Swerling L. et al., « Relationships between sixth-graders’ reading comprehension and two different measures of print exposure », Read Writ, 23, 2010.
76. Duncan L.G. et al., « Adolescent reading skill and engagement with digital and traditional literacies as predictors of reading comprehension », Br J Psychol,
107, 2016.
77. Pfost M. et al., « Students’ extracurricular reading behavior and the development of vocabulary and reading comprehension », Learn Individ Differ, 26, 2013.

– P. 236 (sur la navigation dans le numérique vs la lecture de livres) « … chez le commun des mortels, le format linéaire et prémâché du livre reste le plus adapté à l’acquisition des connaissances. »
67. Bourdieu P. et al., Les Héritiers, Éditions de Minuit, 1964.

– P. 262  » … une relation réciproque entre la lecture et le QI total. Autrement dit, plus l’enfant lit, plus son intelligence s’étoffe; plus son intelligence s’étoffe, plus lire devient plaisant ; et plus lire devient plaisant, plus l’enfant lit. »
10. Ferrer E. et al., « Longitudinal models of developmental dynamics between reading and cognition from childhood to adolescence », Dev Psychol, 43, 2007.
11. Ferrer E. et al., « Uncoupling of reading and IQ over time », Psychol Sci, 21, 2010.

– P. 281 « … le livre n’a guère d’équivalent. A qui veut bien lui consacrer vingt à trente minutes quotidiennes, il permet d’engranger, outre des millions de mots, une vaste provision de connaissances diverses. […] Sur le plan scientifique, l’impact de la lecture sur notre stock de connaissances est aujourd’hui solidement démontré. »
57. Cunningham A. et al., Book Smart, Oxford University Press, 2014.
109. Stanovich K. et al., « The Role of Inadequate Print Exposure as a Determinant of Reading Comprehension Problems », in Cornoldi C. et al. (eds.), Reading comprehension difficulties : Processes and interventions, Erlbaum, 1996.
110. Stanovich K. et al., « Where does knowledge come from ? », J Educ Psychol, 85, 1993.

– P. 284 « Ces bénéfices touchent aussi bien les élèves du primaire que les personnes âgées. »
112. Cunningham A. et al., « Tracking the unique effects of print exposure in children », J Educ Psychol, 83, 1991.
113. Stanovich K. et al., « Knowledge growth and maintenance across the life span », Dev Psychol, 31, 1995

– P. 284 «  … les conclusions de plusieurs travaux scientifiques montrent l’existence d’un lien significatif entre le niveau de connaissances générales d’un individu et ses capacités créatives. »

  1. Cho S. et al., « The Relationship Between Diverse Components of Intelligence and Creativity », J Creat Behav, 44, 2010.
  2. Frith E. et al., « Intelligence and creativity share a common cognitive and neural basis », J Exp Psychol Gen, 150, 2021.
  3. Mednick S.A., « The associative basis of the creative process », Psychol Rev, 69, 1962.
  4. Batey M. et al., « Intelligence and personality as predictors of divergent thinking », Think Skills Creat, 4, 2009.

– P. 286 Avec la lecture « …notre cerveau peut soit réactiver des images qui lui ont été apportées de l’extérieur ; soit fabriquer ses propres images à partir d’un processus créatif intériorisé. »

  1. Piéron H., Vocabulaire de la psychologie (1951), Puf, 1987.

-P. 96 « Ce n’est pas parce qu’un enfant sait déchiffrer qu’il sait lire. »
85. Hulme C. et al., « Children’s Reading Comprehension Difficulties », Curr Dir Psychol Sci, 20, 2011.
86. Catts H.W. et al., « Language deficits in poor comprehenders », J Speech Lang Hear Res, 49, 2006.
87. Nation K. et al., « Hidden language impairments in children », J Speech Lang Hear Res, 47, 2004.

-P. 95 « Plus l’enfant avance dans sa scolarité, plus sa compréhension dépend des acquis linguistiques et culturels […] la limite de la compréhension se situe […] au niveau des connaissances acquises. »
70. Willingham D., Raising Kids Who read, Jossey-Bass, 2015.
78. Paratore J. et al., « Supporting Early (and Later) Literacy Development at Home and at School », in Kamil M. et al. (eds.), Handbook of Reading Research, Vol. IV, Routledge, 2011.
80. Juel C., « Learning to read and write », J Educ Psychol, 80, 1988.
81. Duke N. et al., « The Development of Comprehension », in Kamil M. et al. (eds.), Handbook of Reading Research, Vol. IV, Routledge, 2011.
82. Gentaz E. et al., « Differences in the predictors of reading comprehension in first graders from low socio-economic status families with either good or poor decoding skills », PLoS One, 10, 2015.
83. LARRC, « Learning to Read », Read Res Q, 50, 2015.

– P. 124 « La compréhension : aptitude diffuse, dépourvue de contours manifestes, dont l’acquisition suit une dynamique si redoutablement patiente et chronophage que l’apport de l’école ne peut qu’être accessoire. »
39. Castles A. et al., « Ending the Reading Wars », Psychol Sci Public Interest, 19, 2018.
209. Shanahan T. et al., « The challenge of challenging text », Educ Leadersh, 69, 2012.
64. Cunningham A. et al., Book Smart, Oxford University Press, 2014.
68. Hirsch E., The Knowledge Deficit, Houghton Mifflin Hartcourt, 2006.
69. Christodoulou D., Seven Myths About Education, Routledge, 2014.

– P. 289 « la littérature et, plus largement, les ouvrages de fiction bonifient aussi le développement socio-émotionnel. »
136. Mar R.A. et al., « The Function of Fiction is the Abstraction and Simulation of Social Experience », Perspect Psychol Sci, 3, 2008.
141. Batini F. et al., « The Association Between Reading and Emotional Development », J Educ Train Stud, 9, 2021.

– P. 294 « …il a été montré que les textes de fictions contenaient deux fois plus de descriptions émotionnelles complexes (désespoir, soulagement, anxiété, irritation, fierté, intérêt, etc.) que les conversations orales tirées de larges corpus télévisuels et radiophoniques. »
159. Schwering S.C. et al., « Exploring the Relationship Between Fiction Reading and Emotion Recognition », Affect Sci, 2, 2021.

– P. 296 « … les données expérimentales montrent un lien significatif entre le volume de lectures personnelles et les capacités d’empathie. »
140. Mumper M. et al., « Leisure reading and social cognition », Psychol Aesthet Creat Arts, 11, 2017.
141. Batini F. et al., « The Association Between Reading and Emotional Development », J Educ Train Stud, 9, 2021.

– P. 297  » … ceux-ci confirment […] comme l’établit une méta-analyse récente, l’influence positive du volume de lecture accumulé au cours de la vie sur le degré d’empathie. […] Seuls les romans restent significativement associés à l’empathie. »
140. Mumper M. et al., « Leisure reading and social cognition », Psychol Aesthet Creat Arts, 11, 2017.
178. Mar R. et al., « Bookworms versus nerds », J Res Pers, 40, 2006.

– P. 298 « … la causalité opère bien, au moins pour une part, de la lecture vers l’empathie. Un constat récemment étendu, par une vaste méta-analyse, aux capacités socio-émotionnelles considérées dans leur globalité. »
139. Dodell-Feder D. et al., « Fiction reading has a small positive impact on social cognition », J Exp Psychol Gen, 147, 2018.

– P. 298 « Il a ainsi été montré, par exemple, que les les lecteurs d’ouvrages de fiction avaient, quel que soit leur âge, une meilleure « théorie de l’esprit », c’est à dire, une meilleure capacité à deviner ce qu’une autre personne est en train de penser. »
140. Mumper M. et al., « Leisure reading and social cognition », Psychol Aesthet Creat Arts, 11, 2017.
141. Batini F. et al., « The Association Between Reading and Emotional Development », J Educ Train Stud, 9, 2021.
143. Mar R., « Stories and the Promotion of Social Cognition », Curr Dir Psychol Sci, 27, 2018.

– P. 326 « Un grand nombre d’études montrent que les résultats obtenus (en mathématiques) sont significativement liés à ceux recueillis en lecture, ce qui veut dire que les élèves qui réussissent bien dans l’un de ces domaines ont aussi tendance à être compétents dans l’autre.
289. Ding H. et al., « Interpreting mathematics performance in PISA », Int J Educ Res, 102, 2020.
290. Erbeli F. et al., « Developmental dynamics between reading and math in elementary school », Dev Sci, 24, 2021.
291. Hubner N. et al., « Reading to learn ? », Child Dev, 93, 2022.

– P. 327 « La lecture est une racine transversale des apprentissages académiques. »

– P. 325 « En matière de lecture, rien ne remplace la persévérance. Une implication relativement modeste de vingt à trente minutes par jour finit, lorsqu’elle est maintenue sur la durée, par engendrer des bénéfices majeurs. »
69. Torppa M. et al., « Leisure Reading (But Not Any Kind) and Reading Comprehension Support Each Other », Child Dev, 91, 2020.
70. Anderson R. et al., « Growth in Reading and
251. van Bergen E. et al., « How Are Practice and Performance Related ? », Read Res Q, 56, 2021.
259. National Research Council (USA), Preventing Reading Difficulties in Young Children, National Academies Press, 1998.

Nous recommandons de ne pas en rester à ces seules indications et de lire le livre de Michel Desmurget qui analyse ces bénéfices, et en explique toutes les nuances, ainsi que les tenants et les aboutissants, cérébraux, langagiers, sociaux et familiaux de la lecture. > https://www.silenceonlit.com/reflexions-sur-la-lecture#

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Nous avons par ailleurs identifié d’autres bénéfices de la lecture sur certains médias dans des articles qui ne précisent pas les sources scientifiques, mais qui nous paraissent néanmoins fiables.

Lutter contre la dégénérescence cérébrale

« De nombreux chercheurs pensent que le niveau d’éducation est moins important pour maintenir un cerveau en bonne santé que l’habitude de rester mentalement actif à mesure que l’on vieillit. Une étude a montré que les personnes mentalement intactes âgées de 70 et 80 ans qui participaient le plus à des activités mentalement stimulantes étaient deux fois moins susceptibles de développer une déficience cognitive légère que celles qui déclaraient participer le moins à ces activités. Parmi les types d’activités, citons la lecture, l’écriture, les mots croisés, les jeux de société ou de cartes, les discussions de groupe et la musique. » 

> Harvard Medical School

 Réduire le stress

«  Une étude menée en 2009 par l’université du Sussex a révélé que la lecture peut réduire le stress de 68 %. Elle fonctionne mieux et plus rapidement que d’autres méthodes de relaxation, comme écouter de la musique ou boire une tasse de thé chaud. »

Lewis, D. (2009), Galaxy Stress Research. Mindlab International, Sussex University, UK  in > University of Minnesota

Avant d’être transcrite ou écrite, la littérature a d’abord été orale.
On connaît l’immense gisement que sont les mythes, contes et légendes qui ont servi de support à la transmission de la parole depuis les débuts du langage. Pour le jeune enfant, le langage se construit aussi à partir de l’oral et de ses expériences de socialisation, avant de se prolonger vers l’écrit et le livre. Dans les pratiques langagières liées au livre, l’oral garde toujours une grande place. L’acte de lire ne va pas sans la parole qui l’accompagne : on parle à ses amis de ses dernières lectures par exemple. Avec les enfants, on s’approche du livre à l’oral : on commence à lire ou raconter à partir d’un livre, bien avant qu’ils ne puissent lire eux-mêmes de façon autonome.
Pour les parents qui ne parlent pas suffisamment la langue française et qui ne la lisent donc pas encore, il est nécessaire d’utiliser la langue de référence familiale pour « pratiquer » le livre. Cette langue de référence, c’est la langue qu’ils connaissent le mieux, c’est la langue qui sera le socle de tous les apprentissages scolaires, de la langue seconde puis des autres langues vivantes à l’école. La pratique de deux langues, dans une démarche plurilingue inclusive, est un enrichissement pour l’enfant et sa famille et favorise ainsi l’accès au récit et au livre. Concrètement, cette démarche nécessite de disposer de ressources audios en différentes langues, pour que le livre en langue française soit rendu accessible, quelles que soient les langues des parents. Cette démarche permet aux familles de se retrouver autour d’un même récit et d’un même livre, grâce aux langues qui ne sont alors plus des barrières, mais des clés qui ouvrent les portes des bibliothèques !

Une référence incontournable, le projet   « Sacs d’histoires » : documentaire 14 m

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Nombreux sont celles et ceux qui ont partagé leur expérience de la lecture et les bénéfices qu’ils en ont retirés. L’approche n’est pas dans ce cas scientifique, mais elle a la force du vécu, ou la pertinence de l’intuition, et elle nous dit toujours quelque chose sur les bienfaits des livres.

Paul Auster, Brooklyn follies, 2005
La lecture était ma liberté et mon réconfort, ma consolation, mon stimulant favori : lire pour le pur plaisir de lire, pour ce beau calme qui vous entoure quand vous entendez dans votre tête résonner les mots d’un auteur.

Malcolm X, L’autobiographie de Malcolm X, 1965
Pendant deux jours je parcourus le dictionnaire dans tous les sens, sans but. Jamais je n’aurais cru qu’il existât autant de mots. Je ne savais pas lesquels apprendre ; Finalement pour faire quelque chose je commençais à copier… A mesure que mon vocabulaire augmentait, je comprenais mieux les livres. C’était un monde nouveau pour moi…. je passais tous mes moments libres à lire… J’en oubliais que j’étais prisonnier. A vrai dire je n’avais jamais été aussi libre.

Danièle Sallenave, Le don des morts, 1991
Lire, c’est faire une expérience unique, qu’on ne peut comparer à aucune autre : l’expérience du pouvoir des mots.

Michel Foucault, La bibliothèque fantastique, 1995
L’imaginaire se loge entre les livres et la lampe. […] Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire.

Emmanuel Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, 1798
Une lecture amusante est aussi utile à la santé que l’exercice du corps.

Laure Adler, Les femmes qui lisent sont dangereuses, 2006
Dès l’instant où elles envisagent la lecture comme une possibilité de troquer l’étroitesse du monde domestique contre l’espace illimité de la pensée, de l’imagination, mais aussi du savoir, les femmes deviennent dangereuses.
En lisant, elles s’approprient des connaissances et des expériences auxquelles la société ne les avait pas prédestinées

Antoine Compagnon, Sciences Humaines d’août-septembre, 2016
Écrire et peut-être lire plus encore sont déjà, en eux-mêmes, des actes de résistance à la non-pensée, à l’absence de jugement, à la modernité aveugle. Donc, lisons, c’est ce que nous pouvons faire de mieux pour assurer à la littérature toute sa place dans notre vie et dans la société.

Gaël Faye, Petit Pays, 2016
Grâce à mes lectures, j’avais aboli les limites de l’impasse, je respirai à nouveau, le monde s’étendait plus loin, au-delà des clôtures qui nous recroquevillaient sur nous-mêmes et sur nos peurs.

Nancy Huston, L’espère fabulatrice, 2008
Les non-lecteurs sont potentiellement dangereux, car faciles à manipuler par les Églises, les États, les médias, etc.

Pascal Quignard, Dernier Royaume, tome 1 : Les ombres errantes, 2002
Lire, c’est errer. La lecture est l’errance.

Daniel Pennac, Comme un roman, 1992
La vertu paradoxale de la lecture est de nous abstraire du monde pour lui trouver un sens.

René Descartes, Discours de la méthode, 1637
La lecture de tous bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés qui en ont été les auteurs, et même une conversation étudiée, en laquelle ils ne nous découvrent que les meilleures de leurs pensées.

Jean-Paul Sartre, Qu’est-ce que la littérature ? 1948
La lecture est un pacte de générosité entre l’auteur et le lecteur, chacun fait confiance à l’autre, chacun compte sur l’autre.

Victor Hugo, Discours d’ouverture du Congrès littéraire international de 1878
La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser, mettez des livres partout.

Émile Faguet, L’art de lire, 1923
Pour apprendre à lire, il faut d’abord lire très lentement et ensuite il faut lire très lentement et, toujours, jusqu’au dernier livre qui aura l’honneur d’être lu par vous, il faudra lire très lentement. Il faut lire aussi lentement un livre pour en jouir que pour s’instruire par lui ou le critiquer. (…) Vous me direz qu’il y a des livres qui ne peuvent pas être lus lentement, qui ne supportent pas la lecture lente. Il y en a, en effet;mais ce sont ceux-là qu’il ne faut pas lire du tout.

Danièle Sallenave, Nous on n’aime pas lire, 2009
Un enfant qui lit, mais un adulte aussi, il n’est pas vraiment là ; mais il est quelque part, soyez-en sûr. Il est là où on ne peut l’atteindre ni le rejoindre : il est au plus profond de lui-même et au plus profond du monde. … le livre est un sanctuaire au cœur de ce sanctuaire, l’école…. Notre devoir est d’aider l’enfant, l’adolescent à prendre les chemins de cette absence au monde qui est une présence multipliée par le pouvoir de l’imaginaire. Tout enfant à droit à cette paix peuplée. 

Maurice Blanchot, Le livre à venir, 1959
Un écrivain est celui qui impose silence à cette parole, et une œuvre littéraire est, pour celui qui sait y pénétrer, un riche séjour de silence, une défense ferme et une haute muraille contre cette immensité parlante qui s’adresse à nous en nous détournant de nous. Si, dans ce Tibet imaginaire où ne se découvriraient plus sur personne les signes sacrés, toute littérature venait à cesser de parler, ce qui ferait défaut, c’est le silence, et c’est ce défaut de silence qui révélerait peut-être la disparition de la parole littéraire.

Heinrich Heine, Les dieux en exil, 1853
Là où on brûle les livres, on finit par brûler les hommes.